ART & BUILD ARCHITECT : Portrait of Luc Deleuze

Luc Deleuze began his career as an entrepreneur. An urbanite, he gave up working with Luc Schuiten and Francis Metzger to devote himself to the city with Art & Build Architect. Luc Deleuze also teaches at the ULB – Free University of Brussels.

Luc Deleuze
Art & Build Architect

255 chaussée de Waterloo
1060 Brussels
+32 2 538 72 71
info@artbuild.eu

Website

Technical sheet of this architecture video clip
Journalist : Emma C. Dessouroux
Cameraman : Didier Minne – Geoffroy Minne / Kinodoc – Julien Stroïnovsky / Novsky Films

Editing : Emma C. Dessouroux / Cristina Dias
Direction : Emma C. Dessouroux
Production : Les Délires Productions

Translation : MDR Translations
Subtitles : Cristina Dias
Original transcription

Je m’appelle Luc Deleuze, je suis architecte à mon grand étonnement. Je suis père de 4 enfants ce qui est très important pour moi parce que c’est l’avenir. Et grand-père de 5 enfants.
Je suis associé chez Art & Build Architect. J’y suis depuis 15 ans maintenant mais j’ai eu des vies antérieures. D’abord comme entrepreneur. Ensuite, avec Luc Schuiten, comme maître d’ouvrage. C’étaient les années 70. C’est le premier qui m’a parlé d’amour en architecture. J’ai trouvé que c’était un angle d’attaque qui était assez intéressant. Je trouvais que c’était assez enrichissant. Il était quasiment le seul à parler d’amour en architecture. Beaucoup parlaient formes, graphisme, implantation, … Lui parlait d’amour. Mais c’était en dehors de la ville et, moi, je suis un urbain. Et donc je suis revenu en ville parce que je trouve que les questions essentielles doivent être résolues en ville. La vraie ville est celle qui sauvera la campagne ou, en tout cas, qui aidera la campagne à vivre. Je pense que c’est important de résoudre les questions de développement durable, d’impact, etc… en ville pour justement « foutre la paix à la campagne ».

Je suis donc revenu en ville. J’ai créé un bureau avec Francis Metzger qui s’appelait DMA – Deleuze Metzger et associés. Là, on a surtout travaillé sur l’héritage, sur la restauration, la réaffectation de bâtiments anciens et patrimoniaux. C’était une belle époque. C’était une époque d’allumés… enfin, avec Schuiten, c’était aussi une époque d’allumés. C’était une époque d’allumés où l’on travaillait à l’emporte-pièce mais où on faisait apparemment bien notre travail puisque, dès que quelqu’un avait 3 vieilles briques à gratter, il pensait à nous.

Et puis je forme ou je déforme des étudiants depuis déjà une vingtaine d’années. Aujourd’hui, c’est à la fac d’archi de l’ULB où j’ai un atelier.

Je n’ai pas de griffe. On ne peut pas dire « ah, ça c’est un truc qui a été dessiné soit par Luc Deleuze – quelle prétention – soit par Art & Build », je pense. Si ce n’est dans ce que l’on espère être la qualité du trait mais j’espère bien qu’il y a de la diversité qui traduit la diversité du groupe Art & Build aujourd’hui.

Qu’est-ce qui est la bonne architecture pour moi ? C’est celle qui permet une identité collective. C’est celle qui permet que d’autres que nous s’identifient ou puissent en tout cas avoir un référent par rapport à ce que l’on propose comme signe sur le territoire collectif.

Vous avez filmé mon bureau ? Ça, c’était pas prévu. Mais, tant pis, je ne touche à rien. Vous pouvez filmer mon bureau. Si vous y comprenez quelque chose, vous avez plus de chance que moi parce que ce sont des strates. Et donc, de temps en temps, je dois replonger pour retrouver des choses que j’avais traitées 3 jours avant et qui, malheureusement ou heureusement, se sont vues couvertes d’autres choses.
Il y a un dessin auquel je tiens beaucoup qui est un concours que j’ai fait en dehors de Art & Build avant, dans une vie précédente, qui est affiché au mur. Il représente une espèce de libération à un certain moment du dessin. J’y tiens beaucoup, je souligne beaucoup la force du dessin. Il y a un plaisir sexuel à dessiner. Il y a un plaisir charnel à avoir la paume de la main qui passe sur le papier. Même si vous voyez, ici, autour de nous plein d’ordinateurs, mes collaborateurs aussi et tous les associés prennent le même plaisir que moi. Je pense qu’on a la prétention d’être un bureau d’architecture où l’on dessine encore à la main.
Ça, c’est quelque chose sur lequel j’insiste par exemple chez mes étudiants. Je leur fais par exemple à un moment donné le coup dans l’évolution de leur travail d’amener des cartons de bière. Donc des sous-bocks. De les retourner devant chacun et de dire « voilà, vous avez 20 minutes pour dessiner votre projet sur un carton de bière » parce que je suis persuadé qu’il y a une grande partie de l’architecture qui se fait à 4h du matin sur un comptoir en retournant un carton de bière. Le problème est de comprendre le lendemain matin ce que l’on a voulu dire. Ça, c’est vrai ! Mais il y a une grande partie de l’architecture qui s’est créée comme ça !

English subtitles

My name is Luc Deleuze, and much to my amazement I’m an architect. I’m a father of four children, which for me is very important because they are the future. And I have five grandchildren.
I’m a partner at Art & Build Architect. I’ve been here for fifteen years now, but I’ve had other lives before this. Firstly as an entrepreneur. Then, with Luc Schuiten, as a project owner. That was in the seventies. He was the first person to talk to me about love in architecture. I thought that was quite an interesting and very fulfilling angle of attack. He was practically the only one who spoke of love in architecture. A lot of them spoke about form, graphics, layout…but he spoke of love. But this was outside the city and I’m a city boy. So I came back to the city because I believe that all of the most crucial issues should be resolved in the cities. A real city is one which will save the countryside or, at least, help the countryside to live. I think that it’s important to resolve such issues as sustainable development and environmental impact in the cities, so that we can quite rightly “leave the countryside in peace”.

So I came back to the city. I set up an office with Francis Metzger called DMA-Deleuze Metzger & Associés, where we worked mostly on heritage, restoration, the conversion of old heritage buildings. It was a great time, a time of crazy people. With Schuiten also, it was a time of crazy people. We worked frenetically but we seemed to be doing a good job, because as soon as anybody had three old bricks to rub together he thought of us.

And I’ve also been training, or detraining, students for the last twenty years. These days it’s at the architecture faculty of the ULB (Free University of Brussels), where I have a workshop.

I don’t have my own brand. I don’t think anyone could say “ah, that’s a thing that either Luc Deleuze or Art & Build designed”. Except in terms of the expected quality, but I do hope that there is diversity too, that conveys the diversity of the Art & Build group today.

What for me is good architecture? It’s architecture which allows for a shared identity. One which allows people other than ourselves to identify with it, or at least to have a point of reference compared to what we put forward, as a sign of being on shared territory.

Have you been filming my office? I didn’t expect that. Well, I won’t touch anything. You can film my office. If you can understand anything about it, then you’re luckier than I am, because it’s all in strata. From to time I have to dive back in to uncover things that I’d been working on three days ago and which, unfortunately or fortunately, have been covered over by other things.

There is a drawing that is very dear to me. I did it for a competition in a previous life, before Art & Build. It’s hanging on the wall. It represents the sort of liberation that comes at a certain moment from drawing. I’m very attached to it. I lay great emphasis on the power of the drawing. There is a sexual pleasure in drawing.

There is a carnal pleasure as the palm of the hand moves across the paper. Even though you see loads of computers around us, my staff and all of the partners get the same pleasure from it as me. We can claim to be an architecture office where the drawing is still done by hand.

This is something that I insist upon, for example with my students. Sometimes I tell them to bring in some beer mats, coasters. I flip them over in front of each one of them and say “Here you go. You have twenty minutes to design your project on a beer mat”, because I’m convinced that a great deal of architecture is done at four a.m. on a bar counter somewhere on the back of a beer mat. The problem is understanding the next morning what it was you meant. It’s true, that is. But a great deal of architecture is created like that!


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