SOLVAY 33-44, Brussels – Belgium

In 2011 Immobel and BPI decided to buy the site of the old headquarters of the Solvay company, flagship of the Belgian chemical industry, which is located on both sides of the Rue Prince Albert (blocks 33 and 44). The challenge for the architects from the A2RC and Jaspers-Eyers architectural offices was to create a new mixed-use neighbourhood.

Project name: Solvay 33/44
Address: 33 – 44 rue du Prince Albert / rue du Prince Royal / rue de l’Arbre Bénit / rue Keyenveld- 1050 Bruxelles
Assignation/Destination: Apartments – Hotel – Shops

Name of client: Immobel – BPI
Name of architect: A2RC ARCHITECTS
in association with: Jaspers-Eyers Architects

Name of engineers:
– Stability Consultancy firm: bST – Bureau Van Ransbeeck
– Special techniques Consultancy firm: CES – TPF
– EPC Consultancy firm:
– Acoustics Consultancy firm: dB Venac
– Healt & Safety Coordinator: PS2
– Géomètre: hfs & Partenaires – Globezenit
– Rapport d’incidence: aries consultants
– Paysagiste: Wirtz

Name of contractors:
– Main contractor: BPC / Valens – Interbuild
– Professions/trades:

Project status: in progress

Size of project: Solvay 33 = 22.000 m² / Solvay 44 = 28.000 m²
Budget: Solvay 33 = 33.000.000 euros / Solvay 44 = 38.000.000 euros

Technical sheet of this architecture video clip
Journalist : Emma C. Dessouroux
Cameramen : Didier Minne – Geoffroy Minne / Kinodoc – Julien Stroïnovsky / Novsky Films

Editing : Emma C. Dessouroux / Cristina Dias
Direction : Emma C. Dessouroux
Production : Les Délires Productions

Translation : MDR Translations
Subtitles : Cristina Dias

Speakers : Sandra Gottcheiner (Project Manager – Immobel) – Nathalie Gilson (Deputy Mayor in charge of urban planning (2006-2017) – Ixelles Municipality) – Jacques Lefèvres (C.E.O. – BPI) – Michel Verliefden (Architect – A2RC Architects) – John Eyers (Architect – Jaspers-Eyers Architects)

Original transcription (FR-NL)

PARTIE 1
Nous sommes sur le site de Solvay, fleuron de la chimie belge, qui s’est installé sur deux sites de part et d’autre de la rue : une partie dès 1890 jusque dans les années 60 dans laquelle nous nous trouvons, partie plutôt siège historique et bureaux. Dans la partie plus industrielle qui se situe de l’autre côté de la rue, on a plutôt des constructions des années 50 jusque dans les années 80 avec le rachat des dernières maisons à cette époque.
En 2011, Solvay décide de déplacer tout son effectif vers Neder-over-Hembeeck où ils ont un site industriel. Les bâtiments devenaient obsolètes par rapport à la qualité courante des bureaux.

La commune était très triste d’apprendre que la société Solvay avait décidé de quitter son siège historique et de vendre les bâtiments. La commune n’a pas pu décider d’acheter elle-même les bâtiments et a donc dû faire face à cette situation de la meilleure manière possible.
Même si nous étions attachés à la présence de Solvay dans Ixelles et dans ce quartier, nous savions qu’il y avait un surplus de mètres carrés de bureaux dans ce quartier. Donc, nous avons pensé que c’était une occasion finalement de créer un morceau de ville, de créer un quartier qui pourrait au mieux s’implanter dans le haut de la ville et lui apporter un nouveau dynamisme.

Ce site avait pour nous un attrait tout particulier parce qu’il fait partie de notre stratégie, c’est-à-dire redévelopper des sites de grande taille en centre-ville, et donc avoir la possibilité de recréer un dynamisme urbain par une mixité de produits. Dans un projet comme ici, nous avons quand même deux bâtiments qui font globalement un potentiel de 50 000 mètres carrés.

C’est une demande à la fois difficile mais assez classique pour Bruxelles : c’est de transformer ou de reconstruire et de pouvoir faire ce que l’on fait aujourd’hui à Bruxelles, c’est-à-dire faire de la mixité et de la densité de logements avec d’autres fonctions connexes aux logements que ce soient du commerce, un hôtel, une maison de repos et des kots étudiants.

PARTIE 2
L’intérêt de Solvay, c’est qu’il y avait un bâtiment historique qui s’est développé au fil des années et de la vie de la société. Pouvoir garder, après des discussions avec les autorités, certaines traces de ce passé donne une image forte au projet puisque Solvay, en Belgique, est un groupe industriel connu depuis plus d’un siècle. Cela donne une empreinte importante au projet et un positionnement important.

Dans le bâtiment du siège historique, il y a un hall d’entrée monumental et exceptionnel pour lequel la commune a vraiment imposé la restauration, le maintien et l’intégration dans tout le projet.

Le site comportait quelques endroits, quelques pièces, quelques escaliers remarquables. Nous aurions bien voulu garder beaucoup plus mais les structures ne permettaient pas de garder plus, puis la modernité demande aussi de pouvoir reconfigurer. Certains murs sont trop épais, certaines pièces sont trop petites. On a gardé l’essentiel : le grand hall, certains murs,… mais on a reconfiguré le reste.

Het oude Solvay-gebouw waar de kantoren in gevestigd waren daar hebben we gezegd we maken een project waar de bestaande buitengevels behouden blijven en waar we eigenlijk de binnengevels vernieuwen en een volledige koer maken met in het midden een tuin, wat vroeger niet het geval was, om een zekere eenheid te maken in het project. Dan is er gezegd geweest, hoe gaan we nu die mix-functie daar in brengen. Eén, door op de kop een bejaardentehuis te maken, aan de andere kant studentenhuisvesting en daar tussenin logementen van verschillende typologieën. Typologieën die ontstaan zijn door de structuur van de bestaande gevels die we behouden hebben. Die bestaande gevels hebben ons een bepaald ritme gegeven om de appartementen te maken, hebben ons ook een bepaalde hoogte gegeven zodanig dat de appartementen die hier gebouwd worden anders zijn dan veel appartementen in de stad. Door het feit dat de bestaande gebouwen vroeger veel hoger waren, dus het niveau van verdieping tot verdieping belangrijker was krijg je natuurlijk een heel anders ruimtegevoel in een appartement dan in de klassieke appartementsgebouwen dat je kunt vinden in andere nieuwbouwprojecten in de stad.

De typologieën van de appartementen zijn aangepast in functie waar ze zich bevinden op de site. De Solvay-33 is een site die niet enorm veel diepte heeft. Dus waar kwam het erop aan? Daglicht. Vroeger was de site volledig dichtgebouwd. Wij hebben gezegd: we gaan de site opentrekken in het middengebied, we gaan ervoor zorgen dat er heel veel licht binnenkomt. Daarom wil ik ook even terug verwijzen naar de materialen. Je zult zien dat in de binnenkoer de materialen vrij licht zijn, de baksteen die daar gebruikt is is een licht materiaal, absorbeert weinig licht zodanig dat er veel kan gereflecteerd worden. En dan zijn we gaan kijken, door het feit dat we een bepaalde lichtinval hebben, waar gaan we bepaalde appartementen brengen in functie van de lichtinval die zich in de binnenkoer situeert.

Natuurlijk hebben we ook het dak gebruikt. We hebben het voordeel dat we hier toch op een site zitten die al iets hoger zit dan een ander stuk van de stad. We mochten ook in de hoogte werken en een aantal typologieën op het dak gaan uitwerken zoals penthouses. Je moet ook gebruik maken van de zichten die je hier hebt en de captatie van licht en zon die je hier hebt door de ligging juist, die vrij uniek is in de stad. Het is niet voor niets dat in dit gedeelte van de stad ook een aantal herenhuizen stonden die een zekere kwaliteit hadden, omdat je eigenlijk iets hoger zit dan in andere delen van de stad, waar je veel meer zon en licht kunt capteren.

On pourrait se dire « on est heureux : commercialement, ça a bien fonctionné ». C’est vrai. La résidence a été placée, les logements étudiants sont occupés depuis un an et sont remplis, on a quasiment vendu tous les appartements. Mais je ne pense pas que ce soit l’unique satisfaction. Ce qui est important, c’est de voir aussi ce qui a été réalisé, quel est réellement l’impact sur le quartier. Je pense que l’ensemble des riverains avec qui nous avons été en contact dès le départ – puisque nous avons géré le projet en étant en relation avec les deux comités de quartier – sont satisfaits de ce que l’on a réalisé : on a répondu à leurs attentes et on a aussi respecté nos engagements.

PARTIE 3
Denis Meyer est quelqu’un de talentueux et de tenace aussi. Il nous a contactés avec une envie. Etant Ixellois et ayant beaucoup travaillé sur des dessins représentant toute sa vie, toute son histoire émotionnelle et d’artiste, il avait très envie de pouvoir bénéficier d’un accès à nos bâtiments que nous comptions démolir. Pour être honnête, on a refusé au départ, on a refusé longtemps mais il est revenu souvent. On a refusé tout simplement parce que nous aimons beaucoup l’art mais nous étions dans des discussions sur des permis. Il est toujours délicat de dédier un bâtiment à une œuvre avec le risque derrière qu’on nous demande de ne pas démolir le bâtiment.
Dans les discussions qui ont eu lieu avec Denis et avec les développeurs, il a clairement exprimé le fait que, pour lui, cette œuvre devait être éphémère et que c’était un élément essentiel de l’œuvre. A partir de là, nous n’avions bien évidemment plus de problème et, dès que le permis a été en vue pour avoir un timing qui soit clair pour lui comme pour nous, comme pour le quartier, nous lui avons donné carte blanche pour les 8 mois – si je ne me trompe pas – d’œuvres d’art qu’il a réalisées dans des conditions hivernales, dans des conditions de nuit, et de manière très impressionnante. C’est quelqu’un de très impressionnant.

PARTIE 4
Je connaissais les bâtiments Solvay depuis très longtemps, depuis que je suis arrivé à Bruxelles dans les années 2000. J’ai habité pendant plus de 10 ans vraiment près d’ici, à moins de 150 mètres. Quand j’ai appris que le bâtiment allait être détruit, ça a été une sorte de déclic dans ma tête en me disant « voilà peut-être l’occasion que tu attendais depuis des années pour faire un projet un peu plus conséquent, un peu plus intéressant et un peu plus narratif que les travaux que je faisais régulièrement en tant que graphiste, en tant que peintre ».

Je voulais une espèce de changement dans la lecture des travaux que je faisais notamment en termes de fresques. J’en avais marre de ce côté frontal et lecture directe. J’avais vraiment envie d’avoir un projet où je pouvais travailler sur la longueur, sur plusieurs mois, et de pouvoir intervenir sur des pièces successives, sur une narration, sur un parcours, sur une histoire.

Ce projet est clairement lié à une blessure, à une séparation, à une souffrance. Après, je crois et j’en suis même persuadé, que c’est ce projet-ci et tout ce qui s’est fait autour qui m’a permis de relever la tête et de récupérer une partie de ce que j’étais il y a un peu plus de deux ans.

Quand je suis arrivé dans ce bâtiment, pour la première fois, fin du mois d’août 2015, pendant 10 à 15 jours, je n’ai fait que me promener. Du matin au soir. Déambuler dans tous les sens. Pour comprendre le bâtiment, voir comment il était articulé, voir comment il avait été construit au fil des décennies.

Sur les murs, il y a différentes choses. Il y a un travail typographique, il y a des verbes à l’infinitif en quantité qui sont une expression de ce que je ressens sur le moment où je le fais. C’est beaucoup d’improvisation, c’est beaucoup de réflexion. Je me plonge au fond de moi-même dans mon cœur, dans ma tête. Je sors ce que j’ai besoin de sortir. Il y a des visages, il y a des silhouettes, il y a des objets. Il y a des textes continus qui viennent pour la plupart de mes carnets de dessins, de 20 ans de carnets de dessins. Les visages qui sont ici et un peu partout dans tout le bâtiment viennent vraiment de mes carnets de dessins : des gens de ma famille, des inconnus, des dj’s, des musiciens, mes enfants, …

Pour que les éventuels visiteurs ou journalistes qui viennent découvrir le projet ne puissent pas comprendre l’intégralité de ce que j’écris parce que ça reste très privé et que je n’ai pas envie de tout livrer non plus, j’ai trouvé des trucs et astuces, des stratagèmes pour que la complexité et l’intégralité du texte ne soient pas compréhensibles totalement.

Je me rends compte de plus en plus depuis qu’il y a les visites que ce projet crée une émotion, crée des souvenirs chez les gens. Il y a des gens qui sortent d’ici en pleurant. Il y a des gens qui m’envoient des messages, 2-3 jours après, en me disant « ça fait 3 jours que je n’ai pas pu sortir un mot ». Il y a des gens qui me contactent une semaine après en me disant « en sortant de votre projet, j’ai eu tout un tas de sentiments qui m’ont envahi, qui m’ont poussé à recontacter des gens avec qui je n’avais plus de contact depuis 15 ans, avec qui j’étais en froid depuis des années ». Donc, ce projet m’a apporté beaucoup de choses. L’art dans sa manière globale et dans la manière dont moi je l’aborde, c’est quand même proposer ou essayer de donner une émotion aux gens. D’une certaine manière, je pense que c’est plus ou moins réussi.

La démolition du bâtiment est inhérente au projet. Je le savais d’entrée de jeu. Je n’aurais jamais pu faire ce projet si le bâtiment n’était pas destiné à être totalement démoli. Ça fait partie du jeu. Je l’ai intégré dès le début. Je l’intègre de plus en plus pour me préparer à devoir quitter ce lieu. J’ai pris goût à ce bâtiment, je le connais par cœur. J’aimerais vraiment être derrière les commandes de ce fameux bulldozer quand il commencera à démolir le bâtiment. C’est important pour moi. Je me doute bien que techniquement ce n’est pas si facile que ça d’utiliser un bulldozer qui doit faire aux alentours de 80 tonnes mais j’ai fait une petite formation avec le mini-bulldozer qui détruit les cloisons. Une autre formation avec un plus gros bulldozer qui remplissait le container des déchets. J’espère que la société m’autorisera à être aux commandes pour le premier coup de pince pour détruire le bâtiment.

PARTIE 5
Pour l’îlot 44, on est partis de scratch. On s’est dit « on enlève tout » à l’exception d’un élément qui, au fil des réflexions, est devenu important. Il s’agit du long mur de l’ancien mess qui a permis de créer un lien avec l’autre côté de la rue, c’est-à-dire le côté 33 puisque les deux socles de bâtiments sont identiques, et de construire, de venir greffer notre architecture neuve de logements sur ce mur. Nous avons un discours qui mêle le passé, le présent et, on l’espère, l’avenir.
Nous avions envie d’avoir un matériau qui donne une impression d’unité. Nous avons choisi des briques blanches sans joint, donc vraiment posées avec une colle très très mince. Cela va donner de loin une impression de la blancheur d’Ixelles. L’architecture est assez alignée avec des loggias puisque l’on fait du logement en ville, pas des balcons sur l’extérieur, et qui préconise une architecture en ordre ouvert. Le grand défi ici était de faire comprendre et de faire accepter par la commune, par les riverains et par l’administration de la Région que plutôt que de faire un îlot fermé (ce qui est le plus simple à faire à Bruxelles), nous voulions privilégier des vues, des séquences visuelles vers l’intérieur d’îlot pour les passants, pour les voisins, pour les riverains et aussi pour les futurs habitants de ce lieu.

French translations

PARTIE 1
Nous sommes sur le site de Solvay, fleuron de la chimie belge, qui s’est installé sur deux sites de part et d’autre de la rue : une partie dès 1890 jusque dans les années 60 dans laquelle nous nous trouvons, partie plutôt siège historique et bureaux. Dans la partie plus industrielle qui se situe de l’autre côté de la rue, on a plutôt des constructions des années 50 jusque dans les années 80 avec le rachat des dernières maisons à cette époque.
En 2011, Solvay décide de déplacer tout son effectif vers Neder-over-Hembeeck où ils ont un site industriel. Les bâtiments devenaient obsolètes par rapport à la qualité courante des bureaux.

La commune était très triste d’apprendre que la société Solvay avait décidé de quitter son siège historique et de vendre les bâtiments. La commune n’a pas pu décider d’acheter elle-même les bâtiments et a donc dû faire face à cette situation de la meilleure manière possible.
Même si nous étions attachés à la présence de Solvay dans Ixelles et dans ce quartier, nous savions qu’il y avait un surplus de mètres carrés de bureaux dans ce quartier. Donc, nous avons pensé que c’était une occasion finalement de créer un morceau de ville, de créer un quartier qui pourrait au mieux s’implanter dans le haut de la ville et lui apporter un nouveau dynamisme.

Ce site avait pour nous un attrait tout particulier parce qu’il fait partie de notre stratégie, c’est-à-dire redévelopper des sites de grande taille en centre-ville, et donc avoir la possibilité de recréer un dynamisme urbain par une mixité de produits. Dans un projet comme ici, nous avons quand même deux bâtiments qui font globalement un potentiel de 50 000 mètres carrés.

C’est une demande à la fois difficile mais assez classique pour Bruxelles : c’est de transformer ou de reconstruire et de pouvoir faire ce que l’on fait aujourd’hui à Bruxelles, c’est-à-dire faire de la mixité et de la densité de logements avec d’autres fonctions connexes aux logements que ce soient du commerce, un hôtel, une maison de repos et des kots étudiants.

PARTIE 2
L’intérêt de Solvay, c’est qu’il y avait un bâtiment historique qui s’est développé au fil des années et de la vie de la société. Pouvoir garder, après des discussions avec les autorités, certaines traces de ce passé donne une image forte au projet puisque Solvay, en Belgique, est un groupe industriel connu depuis plus d’un siècle. Cela donne une empreinte importante au projet et un positionnement important.

Dans le bâtiment du siège historique, il y a un hall d’entrée monumental et exceptionnel pour lequel la commune a vraiment imposé la restauration, le maintien et l’intégration dans tout le projet.

Le site comportait quelques endroits, quelques pièces, quelques escaliers remarquables. Nous aurions bien voulu garder beaucoup plus mais les structures ne permettaient pas de garder plus, puis la modernité demande aussi de pouvoir reconfigurer. Certains murs sont trop épais, certaines pièces sont trop petites. On a gardé l’essentiel : le grand hall, certains murs,… mais on a reconfiguré le reste.

En ce qui concerne l’ancien bâtiment Solvay où étaient installés les bureaux, nous avons proposé un projet qui conservait les façades extérieures existantes. Les façades intérieures, elles, ont été renouvelées et forment une véritable cour intérieure avec au centre un jardin, qui n’existait pas avant. Cela crée une certaine unité. Puis nous avons étudié comment intégrer le mix de fonctions dans tout cela. Pour commencer en installant une maison de repos à l’avant, de l’autre côté des kots d’étudiants, et entre les deux des logements avec différentes typologies. Ces typologies ont été conditionnées par la structure des façades existantes que nous avons conservées. Ces façades nous ont dicté un certain rythme et une certaine hauteur pour les appartements, de sorte que ces appartements-ci sont différents de ce qu’on trouve ailleurs dans la ville. Etant donné que les anciens bâtiments étaient beaucoup plus hauts, le niveau d’étage à étage est plus important et cela donne une tout autre impression d’espace que dans les immeubles à appartements classiques que vous trouvez dans d’autres projets de nouvelle construction en ville.

Les typologies des appartements sont adaptées en fonction de l’endroit où ceux-ci se trouvent sur le site. Le Solvay-33 est un site qui n’a pas beaucoup de profondeur, donc la question principale, c’est l’entrée de lumière. Avant, le site était complètement fermé par des bâtiments. Nous avons décidé d’ouvrir le site dans la zone centrale, pour permettre une entrée abondante de lumière. À ce sujet, j’aimerais revenir un moment sur les matériaux : les matériaux utilisés dans la cour intérieure sont assez clairs, la brique est claire. Elle absorbe peu de lumière, mais au contraire la reflète. Nous avons alors étudié, en fonction de cette incidence particulière de la lumière, où nous allions installer certains appartements par rapport à cette lumière qui entre dans la cour intérieure.

Naturellement, nous avons aussi utilisé le toit. L’avantage est que nous nous trouvons sur un site qui est quand même un peu plus haut que d’autres parties de la ville. Nous pouvions travailler en hauteur et développer certaines typologies sur le toit, par exemple des penthouses. Il faut exploiter les vues, la captation de lumière et du soleil qu’on a ici précisément en raison de cette localisation, qui est assez unique dans la ville. Ce n’est pas pour rien que dans cette partie de la ville, il y a pas mal de maisons de maître de qualité, tout simplement parce qu’on est un peu plus haut qu’ailleurs, avec une meilleure captation de la lumière et du soleil.

On pourrait se dire « on est heureux : commercialement, ça a bien fonctionné ». C’est vrai. La résidence a été placée, les logements étudiants sont occupés depuis un an et sont remplis, on a quasiment vendu tous les appartements. Mais je ne pense pas que ce soit l’unique satisfaction. Ce qui est important, c’est de voir aussi ce qui a été réalisé, quel est réellement l’impact sur le quartier. Je pense que l’ensemble des riverains avec qui nous avons été en contact dès le départ – puisque nous avons géré le projet en étant en relation avec les deux comités de quartier – sont satisfaits de ce que l’on a réalisé : on a répondu à leurs attentes et on a aussi respecté nos engagements.

PARTIE 3
Denis Meyer est quelqu’un de talentueux et de tenace aussi. Il nous a contactés avec une envie. Etant Ixellois et ayant beaucoup travaillé sur des dessins représentant toute sa vie, toute son histoire émotionnelle et d’artiste, il avait très envie de pouvoir bénéficier d’un accès à nos bâtiments que nous comptions démolir. Pour être honnête, on a refusé au départ, on a refusé longtemps mais il est revenu souvent. On a refusé tout simplement parce que nous aimons beaucoup l’art mais nous étions dans des discussions sur des permis. Il est toujours délicat de dédier un bâtiment à une œuvre avec le risque derrière qu’on nous demande de ne pas démolir le bâtiment.
Dans les discussions qui ont eu lieu avec Denis et avec les développeurs, il a clairement exprimé le fait que, pour lui, cette œuvre devait être éphémère et que c’était un élément essentiel de l’œuvre. A partir de là, nous n’avions bien évidemment plus de problème et, dès que le permis a été en vue pour avoir un timing qui soit clair pour lui comme pour nous, comme pour le quartier, nous lui avons donné carte blanche pour les 8 mois – si je ne me trompe pas – d’œuvres d’art qu’il a réalisées dans des conditions hivernales, dans des conditions de nuit, et de manière très impressionnante. C’est quelqu’un de très impressionnant.

PARTIE 4
Je connaissais les bâtiments Solvay depuis très longtemps, depuis que je suis arrivé à Bruxelles dans les années 2000. J’ai habité pendant plus de 10 ans vraiment près d’ici, à moins de 150 mètres. Quand j’ai appris que le bâtiment allait être détruit, ça a été une sorte de déclic dans ma tête en me disant « voilà peut-être l’occasion que tu attendais depuis des années pour faire un projet un peu plus conséquent, un peu plus intéressant et un peu plus narratif que les travaux que je faisais régulièrement en tant que graphiste, en tant que peintre ».

Je voulais une espèce de changement dans la lecture des travaux que je faisais notamment en termes de fresques. J’en avais marre de ce côté frontal et lecture directe. J’avais vraiment envie d’avoir un projet où je pouvais travailler sur la longueur, sur plusieurs mois, et de pouvoir intervenir sur des pièces successives, sur une narration, sur un parcours, sur une histoire.

Ce projet est clairement lié à une blessure, à une séparation, à une souffrance. Après, je crois et j’en suis même persuadé, que c’est ce projet-ci et tout ce qui s’est fait autour qui m’a permis de relever la tête et de récupérer une partie de ce que j’étais il y a un peu plus de deux ans.

Quand je suis arrivé dans ce bâtiment, pour la première fois, fin du mois d’août 2015, pendant 10 à 15 jours, je n’ai fait que me promener. Du matin au soir. Déambuler dans tous les sens. Pour comprendre le bâtiment, voir comment il était articulé, voir comment il avait été construit au fil des décennies.

Sur les murs, il y a différentes choses. Il y a un travail typographique, il y a des verbes à l’infinitif en quantité qui sont une expression de ce que je ressens sur le moment où je le fais. C’est beaucoup d’improvisation, c’est beaucoup de réflexion. Je me plonge au fond de moi-même dans mon cœur, dans ma tête. Je sors ce que j’ai besoin de sortir. Il y a des visages, il y a des silhouettes, il y a des objets. Il y a des textes continus qui viennent pour la plupart de mes carnets de dessins, de 20 ans de carnets de dessins. Les visages qui sont ici et un peu partout dans tout le bâtiment viennent vraiment de mes carnets de dessins : des gens de ma famille, des inconnus, des dj’s, des musiciens, mes enfants, …

Pour que les éventuels visiteurs ou journalistes qui viennent découvrir le projet ne puissent pas comprendre l’intégralité de ce que j’écris parce que ça reste très privé et que je n’ai pas envie de tout livrer non plus, j’ai trouvé des trucs et astuces, des stratagèmes pour que la complexité et l’intégralité du texte ne soient pas compréhensibles totalement.

Je me rends compte de plus en plus depuis qu’il y a les visites que ce projet crée une émotion, crée des souvenirs chez les gens. Il y a des gens qui sortent d’ici en pleurant. Il y a des gens qui m’envoient des messages, 2-3 jours après, en me disant « ça fait 3 jours que je n’ai pas pu sortir un mot ». Il y a des gens qui me contactent une semaine après en me disant « en sortant de votre projet, j’ai eu tout un tas de sentiments qui m’ont envahi, qui m’ont poussé à recontacter des gens avec qui je n’avais plus de contact depuis 15 ans, avec qui j’étais en froid depuis des années ». Donc, ce projet m’a apporté beaucoup de choses. L’art dans sa manière globale et dans la manière dont moi je l’aborde, c’est quand même proposer ou essayer de donner une émotion aux gens. D’une certaine manière, je pense que c’est plus ou moins réussi.

La démolition du bâtiment est inhérente au projet. Je le savais d’entrée de jeu. Je n’aurais jamais pu faire ce projet si le bâtiment n’était pas destiné à être totalement démoli. Ça fait partie du jeu. Je l’ai intégré dès le début. Je l’intègre de plus en plus pour me préparer à devoir quitter ce lieu. J’ai pris goût à ce bâtiment, je le connais par cœur. J’aimerais vraiment être derrière les commandes de ce fameux bulldozer quand il commencera à démolir le bâtiment. C’est important pour moi. Je me doute bien que techniquement ce n’est pas si facile que ça d’utiliser un bulldozer qui doit faire aux alentours de 80 tonnes mais j’ai fait une petite formation avec le mini-bulldozer qui détruit les cloisons. Une autre formation avec un plus gros bulldozer qui remplissait le container des déchets. J’espère que la société m’autorisera à être aux commandes pour le premier coup de pince pour détruire le bâtiment.

PARTIE 5
Pour l’îlot 44, on est partis de scratch. On s’est dit « on enlève tout » à l’exception d’un élément qui, au fil des réflexions, est devenu important. Il s’agit du long mur de l’ancien mess qui a permis de créer un lien avec l’autre côté de la rue, c’est-à-dire le côté 33 puisque les deux socles de bâtiments sont identiques, et de construire, de venir greffer notre architecture neuve de logements sur ce mur. Nous avons un discours qui mêle le passé, le présent et, on l’espère, l’avenir.
Nous avions envie d’avoir un matériau qui donne une impression d’unité. Nous avons choisi des briques blanches sans joint, donc vraiment posées avec une colle très très mince. Cela va donner de loin une impression de la blancheur d’Ixelles. L’architecture est assez alignée avec des loggias puisque l’on fait du logement en ville, pas des balcons sur l’extérieur, et qui préconise une architecture en ordre ouvert. Le grand défi ici était de faire comprendre et de faire accepter par la commune, par les riverains et par l’administration de la Région que plutôt que de faire un îlot fermé (ce qui est le plus simple à faire à Bruxelles), nous voulions privilégier des vues, des séquences visuelles vers l’intérieur d’îlot pour les passants, pour les voisins, pour les riverains et aussi pour les futurs habitants de ce lieu.

Dutch translations

DEEL 1
We staan hier op de site van Solvay, de trots van de Belgische chemiesector, die uit twee delen aan beide kanten van de straat bestaat: een deel dat van 1890 tot de jaren ‘60 dateert en waar we ons nu bevinden. Hier waren vooral de historische zetel en de kantoren gevestigd. In het meer industriële deel aan de overkant van de straat vinden we vooral gebouwen uit de jaren ‘50 tot de jaren ’80. Toen werden de laatste huizen opgekocht.
In 2011 besloot Solvay om al zijn personeel over te brengen naar Neder-over-Heembeek, waar het een industriële site heeft. De gebouwen voldeden niet langer aan de kwaliteitseisen voor kantoren.

De gemeente vernam met droefheid dat de firma Solvay besloten had om zijn historische zetel te verlaten en de gebouwen te verkopen. De gemeente kon de gebouwen niet zelf kopen en moest dus zo goed mogelijk met deze situatie zien om te gaan.
Hoewel we gehecht waren aan de aanwezigheid van Solvay in Elsene en in deze wijk, wisten we dat er teveel kantooroppervlakte was in deze wijk. We vonden het dus een goede gelegenheid om een stukje stad te creëren, een wijk die zo goed mogelijk in de bovenstad zou passen en voor een nieuwe dynamiek zou zorgen.

Deze site sprak ons sterk aan, omdat ze deel uitmaakt van onze strategie, nl. de herontwikkeling van grote sites in het stadscentrum. Dit biedt de mogelijkheid om de stad een nieuwe dynamiek te geven door middel van gemengde functies. Bij dit project gaat het toch om twee gebouwen die samen een potentieel van 50 000 vierkante meter bieden.

Het is een moeilijke, maar tegelijk ook vrij klassieke uitdaging voor Brussel: transformeren of heropbouwen en doen wat men vandaag doet in Brussel, d.w.z. functies mengen, woningen combineren met andere functies die verband houden met woningen, of het nu om winkels, een hotel, een rusthuis of studentenwoningen gaat.

DEEL 2
Belangrijk aan de Solvay-site was dat het om een historisch gebouw ging, dat zich in de loop der jaren ontwikkelde, samen met de maatschappelijke ontwikkelingen. Door bepaalde sporen van dit verleden te bewaren, na gesprekken met de instanties, heeft het project een sterk imago. Solvay is immers een industriële groep die al meer dan een eeuw bekend is in België. Dat geeft het project een belangrijke voetafdruk en positionering.

Binnenin deze historische zetel bevindt zich een monumentale, uitzonderlijke inkomhal die de gemeente echt gerestaureerd, behouden en geïntegreerd wou zien in het project.

Ook werd de site gekenmerkt door enkele opmerkelijke plekken, kamers en trappen. We hadden graag veel meer behouden, maar de structuren lieten dat niet toe. Ook was een herinrichting volgens hedendaagse normen nodig. Sommige muren zijn te dik, sommige kamers zijn te klein. We hebben het essentiële behouden: de grote hal, sommige muren, … maar de rest werd heringericht.

Het oude Solvay-gebouw waar de kantoren in gevestigd waren daar hebben we gezegd we maken een project waar de bestaande buitengevels behouden blijven en waar we eigenlijk de binnengevels vernieuwen en een volledige koer maken met in het midden een tuin, wat vroeger niet het geval was, om een zekere eenheid te maken in het project. Dan is er gezegd geweest, hoe gaan we nu die mix-functie daar in brengen. Eén, door op de kop een bejaardentehuis te maken, aan de andere kant studentenhuisvesting en daar tussenin logementen van verschillende typologieën. Typologieën die ontstaan zijn door de structuur van de bestaande gevels die we behouden hebben. Die bestaande gevels hebben ons een bepaald ritme gegeven om de appartementen te maken, hebben ons ook een bepaalde hoogte gegeven zodanig dat de appartementen die hier gebouwd worden anders zijn dan veel appartementen in de stad. Door het feit dat de bestaande gebouwen vroeger veel hoger waren, dus het niveau van verdieping tot verdieping belangrijker was krijg je natuurlijk een heel anders ruimtegevoel in een appartement dan in de klassieke appartementsgebouwen dat je kunt vinden in andere nieuwbouwprojecten in de stad.

De typologieën van de appartementen zijn aangepast in functie waar ze zich bevinden op de site. De Solvay-33 is een site die niet enorm veel diepte heeft. Dus waar kwam het erop aan? Daglicht. Vroeger was de site volledig dichtgebouwd. Wij hebben gezegd: we gaan de site opentrekken in het middengebied, we gaan ervoor zorgen dat er heel veel licht binnenkomt. Daarom wil ik ook even terug verwijzen naar de materialen. Je zult zien dat in de binnenkoer de materialen vrij licht zijn, de baksteen die daar gebruikt is is een licht materiaal, absorbeert weinig licht zodanig dat er veel kan gereflecteerd worden. En dan zijn we gaan kijken, door het feit dat we een bepaalde lichtinval hebben, waar gaan we bepaalde appartementen brengen in functie van de lichtinval die zich in de binnenkoer situeert.

Natuurlijk hebben we ook het dak gebruikt. We hebben het voordeel dat we hier toch op een site zitten die al iets hoger zit dan een ander stuk van de stad. We mochten ook in de hoogte werken en een aantal typologieën op het dak gaan uitwerken zoals penthouses. Je moet ook gebruik maken van de zichten die je hier hebt en de captatie van licht en zon die je hier hebt door de ligging juist, die vrij uniek is in de stad. Het is niet voor niets dat in dit gedeelte van de stad ook een aantal herenhuizen stonden die een zekere kwaliteit hadden, omdat je eigenlijk iets hoger zit dan in andere delen van de stad, waar je veel meer zon en licht kunt capteren.

“We zijn blij: commercieel gezien is alles goed gegaan,” zouden we kunnen zeggen. Dat klopt. De residentie is klaar, de studentenwoningen zijn al een jaar in gebruik en bijna alle appartementen zijn verkocht. Maar ik geloof niet dat dat het enige is dat telt. Ook belangrijk is de impact van dit project op de wijk. We hebben het project uitgevoerd in samenwerking met de twee wijkcomités en ik geloof dat alle buurtbewoners met wie we sinds het begin contact onderhielden tevreden zijn over wat we gerealiseerd hebben: we hebben aan hun verwachtingen voldaan en zijn ook onze verbintenissen nagekomen.

DEEL 3
Denis Meyer is niet alleen getalenteerd, maar ook volhardend. Hij contacteerde ons omdat hij een idee had. Als Elsenaar en als iemand die veel gewerkt heeft aan tekeningen over zijn leven, over zijn emotionele en artistieke ervaringen, wou hij heel graag toegang krijgen tot de gebouwen die we gingen afbreken. Aanvankelijk weigerden we dat een hele tijd, maar hij kwam vaak terug. We weigerden dat omdat we veel van kunst houden, maar zaten toen middenin besprekingen over de vergunningen. Het is altijd delicaat om een gebouw aan een kunstwerk te wijden, met het risico dat men ons dan vraagt om het gebouw niet af te breken.
Tijdens de gesprekken met Denis en de ontwikkelaars stelde hij duidelijk dat het, voor hem, om een tijdelijk kunstwerk ging, dat was een essentieel kenmerk. Vanaf dan was er uiteraard geen enkel probleem meer. Eens de vergunning in zicht was, met het oog op een duidelijke timing voor ons, voor hem en voor de wijk, gaven we hem carte blanche. Acht maanden lang – als ik me niet vergis – maakte hij kunstwerken in de winter, ‘s nachts en op een zeer indrukwekkende manier. Hij is dan ook een zeer indrukwekkend iemand.

DEEL 4
Ik kende de gebouwen van Solvay al lang, sinds ik in de jaren 2000 in Brussel ben komen wonen. Ruim 10 jaar lang heb ik hier vlakbij gewoond, op minder dan 150 meter. Toen ik vernam dat het gebouw zou worden gesloopt, voelde ik een klik in mijn hoofd, die me zei: “dit is misschien de gelegenheid waar ik al jaren op wacht, om een iets omvangrijker, interessanter en verhalender project te realiseren dan de werken die ik normaal doe als straatkunstenaar, als schilder ».

Ik wou bereiken dat mensen mijn werken anders zouden gaan interpreteren, vooral dan mijn muurschilderingen. Ik had genoeg van deze frontale en directe interpretatie. Ik had echt zin in een project waarbij ik in de lengte zou kunnen werken, gedurende verscheidene maanden, en gespreid over verscheidene kamers een verhaal, een reis, een geschiedenis zou kunnen vertellen.

Dit project houdt duidelijk verband met pijn, met scheiden, met lijden. Ik geloof en ben er zelfs van overtuigd dat ik door dit project en alles eromheen weer goede moed gekregen heb en een deel heb teruggevonden van de persoon die ik iets meer dan twee jaar geleden was.

Toen ik voor de eerste keer binnenstapte in dit gebouw, eind augustus 2015, heb ik 10 à 15 dagen lang alleen maar rondgelopen. Van ’s morgens tot ‘s avonds. Ronddwalend in alle richtingen. Om het gebouw te begrijpen, om te zien hoe het in elkaar zat, hoe het door de jaren heen was gebouwd.

Op de muren zijn tal van verschillende zaken te zien. Er zijn typografische werken en tal van werkwoorden in de infinitiefvorm die uitdrukken hoe ik me voelde toen ik het werk maakte. Er komt heel wat improvisatie bij kijken, heel wat nadenken. Ik duik diep in mijn hart, in mijn hoofd. Ik haal eruit wat ik eruit moet halen. Er zijn gezichten, silhouetten en voorwerpen. Er zijn doorlopende teksten die hoofdzakelijk uit mijn schetsboeken komen, die ik al 20 jaar bijhoud. De gezichten die hier en daar in het gebouw te zien zijn, komen recht uit mijn schetsboeken: familieleden, onbekenden, dj’s, muzikanten, mijn kinderen, …

Dit alles blijft zeer privé en ik wil niet alles prijsgeven. Om te vermijden dat bezoekers of journalisten die het project komen ontdekken, alles zouden begrijpen van wat ik schrijf, heb ik enkele trucs bedacht, strategieën om ervoor te zorgen dat de complexiteit van de hele tekst niet volkomen begrijpbaar zou zijn.

Sinds het project werd opengesteld voor bezoekers, besef ik steeds meer dat het emoties en herinneringen oproept bij mensen. Sommige mensen gaan hier wenend buiten. Sommige mensen sturen me 2 à 3 dagen later een bericht om te zeggen « ik heb al 3 dagen geen woord meer kunnen uitbrengen”. Sommige mensen contacteren me een week later om te zeggen « toen ik buiten stapte bij het project, werd ik door zoveel gevoelens overvallen dat ik weer contact heb gezocht met mensen die ik al 15 jaar niet meer had gesproken, met wie ik al jaren geen contact meer had“. Dit project heeft me dus veel dingen bijgebracht. Kunst in het algemeen en kunst zoals ik die beoefen, draait rond emoties oproepen of trachten op te roepen bij mensen. In zekere zin denk ik dat ik daar min of meer in geslaagd ben.

Het project houdt nu eenmaal de afbraak van het gebouw in. Dat wist ik van bij het begin. Ik zou dit project nooit hebben kunnen realiseren als het gebouw niet volledig zou worden afgebroken. Dit maakt deel uit van het spel en daar heb ik van bij het begin rekening mee gehouden. Ik hou er steeds meer rekening mee, zodat ik er klaar voor ben wanneer ik het gebouw moet verlaten. Ik ben gek op dit gebouw, ik ken het uit het hoofd. Ik zou graag achter het stuur van die bulldozer zitten wanneer die het gebouw begint te slopen. Dat is belangrijk voor mij. Ik vermoed dat het technisch gezien niet zo makkelijk zal zijn om een bulldozer van een 80-tal ton te besturen, maar ik heb al wat kunnen oefenen met de mini-bulldozer waarmee de scheidingsmuren worden gesloopt. En ook met een grotere bulldozer die de container met afvul vult. Ik hoop dat het bedrijf me zal toelaten om de bulldozer te besturen wanneer die de eerste stukken van het gebouw begint neer te halen.

DEEL 5
Voor huizenblok 44 zijn we vanaf nul begonnen. We besloten om alles te slopen, met uitzondering van één element dat, achteraf bekeken, belangrijk is geworden. Een lange muur van de oude mess waarmee de link kon worden gemaakt met de overkant van de straat, d.w.z. met nr. 33. De sokkels van de twee gebouwen zijn immers identiek. Zo konden we onze nieuwe woningen “enten” op deze muur. Hiermee combineren we het verleden, het heden en – hopelijk – de toekomst.
We wilden graag een materiaal gebruiken dat de indruk van eenheid wekt. Daarom kozen we voor witte stenen zonder voegen, die met een zeer dunne laag lijm worden gelegd. Dit witte uitzicht zal van ver te zien zijn in Elsene. De architectuur is vrij strak, met loggia’s, omdat het om stadswoningen gaat, geen balkons, een meer open architectuur. De grote uitdaging bestond erin om de gemeente, de buurtbewoners en de administratie van het Gewest dit te doen begrijpen en aanvaarden, in plaats van voor een gesloten huizenblok te kiezen (wat het gemakkelijkst te realiseren is in Brussel). Belangrijk voor ons waren het uitzicht, de visuele doorgangen naar binnen voor passanten, buren, buurtbewoners en ook voor de toekomstige bewoners van deze plek.

English subtitles

PART 1
Here we are on the Solvay site. This flagship of the Belgian chemical industry established itself on both sides of the street, one part from the 1890s until the sixties, which is where we are now, and which housed mainly the historic headquarters and offices. In the more industrial part across the street it’s mostly buildings from the fifties up to the eighties, with the acquisition of the last houses during this period.
In 2011 Solvay decided to relocate its entire workforce to Neder-over-Hembeeck, where it has an industrial site. The buildings had become obsolete in terms of the low quality of the offices.

The municipality was very sad to hear that the Solvay company had decided to abandon its historic headquarters and sell its buildings. As the municipality was unable to buy the buildings itself, it had to deal with the situation as best it could.
Even if we were attached to Solvay’s presence in Ixelles and in this neighbourhood, we knew that that there was a surplus of office space in this area. So we thought that this might finally be the opportunity to create a bit of city, a neighbourhood which could establish itself in the uptown area and bring with it a new energy.

This site was particularly attractive to us as it was in line with our strategy – meaning to redevelop large city centre sites, so as to make it possible to re-establish an urban energy by using a mix of products. In this project, we have after all two buildings that together have a total potential space of 50,000 square metres.

It’s a difficult ask, but also one which is quite typical in Brussels; converting or reconstructing and being able to do what is done these days in Brussels, in other words doing mixed-use and mixed-density housing along with other functions connected to it, such as shops, a hotel, a rest home, and student flats.

PART 2
What’s interesting about Solvay is that there was an historic building that developed over the years and over the life of the company. Being able, after discussions with the authorities, to keep certain traces of this past gives a strong image to the project, as Solvay is an industrial group that has been well-known in Belgium for more than a century. That leaves a strong imprint on the project and a prominent positioning.

In the historic headquarters building, there is a monumental and quite exceptional entrance hall, which the municipality really insisted must be restored, maintained, and integrated into the rest of the project.

The site comprises some remarkable places, rooms and staircases. We would have loved to retain a lot more but for structural reasons we weren’t able to – modernisation also requires some scope to reconfigure. Some walls were too thick, some rooms too small. We kept the essence of it – the great hall, certain walls, but we reconfigured the rest.

In terms of the old Solvay building where the offices were located, we submitted a project that kept the existing exterior façades. The interior façades were restored and form a proper interior courtyard, with a garden in the centre, that wasn’t there before. That creates a certain unity. Then we studied how to integrate all the mixed-use functions into all of this. Starting by putting the rest home at the front, on the other side the student flats, and between them the various types of housing units. These types were determined by the structure of the existing façades that we had preserved. These façades set a certain rhythm, and a certain height, for the apartments, insofar as these apartments here are different from what you find elsewhere in the city. As the old buildings were much higher, the floor to floor height is greater, and this gives a completely different sense of space compared to what you typically see in new construction city apartments.

The type of apartments depends on where they are located on the site. The Solvay-33 site is not very deep, so the main issue was how to get light in. The site used to be completely closed off by buildings. We decided to open up the site in the central area, so as to create an entrance full of light. On this subject I would like to come back for a moment to the materials; the materials used in the interior courtyard are quite light in colour, the brickwork is light. It absorbs very little light, in fact it reflects it. Then we studied, in terms of this specific incidence of light, where we should locate certain apartments, according to where this light entered the interior courtyard.

Of course, we also used the roof. The advantage we have is that we’ve got a site that is after all a little bit higher than other parts of the city. We were able to work at height and develop certain apartment types for the roof, for example the penthouses. You have to make the most of the views, the capture of light and sun that we have here precisely because of the location, which is quite unique in the city. It’s not for no reason that in this part of the city there are quite a few high quality mansions, simply because it’s a little higher than elsewhere, and captures the light and the sun better.

We could say “we’re happy, commercially, it worked well”. This is true. The residential accommodation has been completed, the student flats have been occupied for a year and are full, we have sold pretty much all of the apartments. But I don’t think that that’s the only source of our satisfaction. What is important is to look at what has been achieved, what the real impact has been on the neighbourhood. We managed the project by keeping in touch with the two neighbourhood committees and I think that all of the local people with whom we’ve been in contact since the beginning are satisfied; we met their expectations and we also respected our own commitments.

PART 3
Denis Meyer is someone who’s very talented, and tenacious too. He contacted us with a wish.
Being from Ixelles and having worked so much on drawings representing his whole life, with all of his emotional and artistic history, he had a very strong wish to be allowed access to the buildings that we were expecting to demolish. To be honest, we said no at first, and for quite a long time, but he kept coming back to us. We refused simply because although we love art we were in the middle of discussions about permits. It’s always tricky to dedicate a building to a work of art, if there is a risk that we might be then asked not to demolish the building.

In the discussions that took place with Denis and the developers, he expressed very clearly his view that this art should be something ephemeral, and that this should be a fundamental element of the work. From that point on of course we had no further problem, and as soon as the permit was in sight and we had an idea of the timing that was clear to him, to us and to the neighbourhood, we gave him carte blanche, if I’m not mistaken, for eight months, in which he produced his works of art in wintry conditions, working at night, and most impressively. He is a very impressive person.

PART 4
I had known the Solvay buildings for a very long time, since I arrived in Brussels in the 2000s. I lived really close by for more than ten years, less than 150 metres away. When I heard that the building was going to be demolished, something went click in my head telling me “maybe this is the opportunity that you have been waiting for all these years, to do a project that’s a bit more substantial, more interesting, and more narrative, than the works that I’d been doing as a street artist, as a painter”.

I wanted a kind of change in the way the people interpret my works, especially of murals. I was tired of this front face and direct interpretation. I really longed to do a project where I could work lengthways, over several months, and to be able to work with sequential rooms on a story, a journey, a history.

This project is clearly linked to an injury, a separation, to suffering. I’m even convinced that it was this project, and everything that was done around it, that enabled me to lift up my head and recover a part of who I was some two years ago.

When I arrived in this building for the first time, at the end of August 2015, for ten or fifteen days all I did was walk around. From morning till night. Wandering around in all directions. To understand the building, see how it was put together, see how it had been constructed over the decades.

There are all sorts of different things on the walls. There is a typographic work, there are a lot of verbs in the infinitive, an expression of how I was feeling at the time I was doing it. There’s a lot of improvisation, a lot of reflection. I dive deep into myself, my heart, my head. I take out whatever I need to take out. There are faces, silhouettes, objects. There are continuous texts that come mostly from my sketch books, from twenty years of sketch books. The faces that are here and a little bit all over the building really come from my sketch books; people from my family, strangers, DJs, musicians, my children…

All of this in fact remains very private, and I don’t want to give everything away. So, to prevent future visitors or journalists who come to discover the project from being fully able to understand what I write, I found some tips and tricks, strategies for making sure that the complexity and the entirety of the text is not fully comprehensible.

Since the project has been open to visitors I realise more and more that it creates an emotion, and memories, in people. There are people who leave here in tears. There are people who send me messages, two or three days later, telling me they haven’t been able to say a word for three days. There are people who contact me a week later telling me that, coming out of my project, a whole load of feelings invaded them and pushed them to get back in touch with people they hadn’t been in any contact with for years. So this project has delivered many different things. Art in its universal form, and in the way I approach it is after all about suggesting, or trying to convey, an emotion in people. In one sense I think that that has been more or less successful.

The demolition of the building is integral to the project. I knew this right from the start. I would never have been able to do this project if the building hadn’t been scheduled for total demolition. It was all part of the game. I took it into account right from the beginning. I integrated it more and more, to prepare myself for leaving the place. I acquired a taste for this building, I know it by heart. I would love to be sitting at the controls of that famous bulldozer when it begins demolishing the building. It’s important for me. I’m sure that technically it’s not easy at all to drive a bulldozer which must weigh around eighty tonnes, but I’ve done a bit of training with the mini-bulldozer that tore down the partition walls. And some more training with a bigger bulldozer that filled the container with waste. I hope that the company will allow me to be at the controls the first time that bulldozer claw crashes down to destroy the building.

PART 5
For block 44, we started from scratch. We were saying “we’re taking everything out”, apart from one element which, in hindsight, became very important. This was the long wall of the old mess, which enabled us to form a link to the other side of the street, meaning the block 33 side, since the bases of the two buildings are identical, and to construct our new residential architecture and graft it onto this wall. We will have a narrative that mixes the past, the present, and we hope, the future. We wanted to use a material that gives an impression of unity. We chose white seamless bricks, so in fact laid with a very thin glue. That will give the impression from afar of the whiteness of Ixelles. The architecture is closely aligned to that of the loggias, since we are building housing in the city, so no balconies on the outside, and an architecture that calls for being orderly and open. The big challenge here was to get the municipality, the local people and the regional administration to understand and accept that rather than doing a closed block (which is the easiest option in Brussels), we wanted to give preference to views, with visual sequences leading towards the interior for the benefit of passers-by, local people and also for the future inhabitants of this place.


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